"Les célébrations du 74e anniversaire de la Libération de l’Italie."
26/04/2019
Italie. Revue de presse.
Les célébrations du 74e anniversaire de la Libération de l’Italie, hier, font les gros titres des médias transalpins. La presse écrite reprend notamment les déclarations du Président de la République : « Mattarella : ‘’Il ne peut pas y avoir de troc entre la liberté et la sécurité’’ » (La Repubblica, La Stampa, Il Messaggero, Il Mattino), « Salvini méprisant envers les réseaux de la solidarité » (Avvenire).
L’enquête pour corruption visant le Secrétaire d’Etat délégué aux transports, A. Siri (Ligue) est encore largement reprise. La presse souligne notamment les pressions du M5S sur la Ligue pour une démission immédiate de Siri : « Di Maio : Conte forcera Siri à démissionner » (Corriere della Sera), « Siri, Salvini : mieux vaut voir les enquêteurs avant Conte’’ » (Il Messaggero), « Siri, l’enquête avance, la Ligue tentée de le lâcher » (Fatto Quotidiano), « Tous les mystères de l’affaire Siri » (Il Giornale).
Journaux télévisés : Ils ouvrent sur les célébrations la Libération de l’Italie et sur les frictions du gouvernement au sujet de l’affaire Siri.
ARTICLE, La Stampa, Alberto Mattioli, « Salvini et l’isolement stratégique pour défier le Mouvement 5 étoiles dans son fief. Il déserte les célébrations et fait un discours en Sicile : ‘’C’est la faute de la gauche, elle a monopolisé cette fête’’ » : « Dans son déplacement en Sicile, le message qui passe est clair : le ministre de l’intérieur snobe les célébrations et préfère travailler. En ne célébrant pas le 25 avril, Salvini fait les yeux doux à un électorat de droite, également modéré, qui a toujours vécu la commémoration avec gêne. En acceptant l’invitation du maire de Corleone (centre-droit), Salvini continue sa marche personnelle contre les « maires distraits » (de gauche, ou 5 étoiles comme Virginia Raggi), qui n’ont pas apprécié sa circulaire destinée aux préfets. Salvini choisit d’aller faire campagne en Sicile, où le Mouvement 5 étoiles est fortement implanté. »
Matteo Salvini à Bagheria en Sicile
ARTICLE La Repubblica G. De Marchis « Il y a une autre Ligue qui ne suit pas son capitaine » : « Le ‘’derby’’ entre communistes et fascistes dans les célébrations du 25 avril est une définition aberrante. Ce sont deux administrateurs importants – l’épine dorsale de la Ligue – qui le font savoir à Salvini. Il s’agit du Président de la région de Vénétie, Luca Zaia, et le maire de Montebelluna, Marzio Favero. Zaia, devant le Chef de l’Etat, a parlé de ‘’sacralité de l’anniversaire’’ tout en condamnant le négationnisme sur les lois raciales. Favero a chanté Bella Ciao avec la bande musicale de sa ville car ‘’ les valeurs de la démocratie sont nées de la Résistance et il est juste de les honorer’’ ».
ENTRETIEN de Luigi Di Maio, vice-Président du Conseil et leader du Mouvement 5 Etoiles, Corriere della Sera « Conte interviendra et Siri devra démissionner. Que Salvini éclaircisse les liens avec Arata » : «’’Il n’y a qu’un gouvernement et il existe un contrat. Pour nous, il n’y a pas de crise et le gouvernement va de l’avant. Nous voulons faire beaucoup de choses et en équipe. J’espère que cela vaut aussi pour la Ligue. Le respect de ce gouvernement est crucial. S’il y a un problème, on l’affronte ensemble. La Ligue ne m’a pas déçu mais elle me préoccupe quand elle évoque des crises de gouvernement irresponsables. J’ai encore confiance en Salvini, un peu moins en ceux qui sont à ses côtés. Je pense notamment à Paolo Arata, qui aurait écrit le programme sur l’énergie de la Ligue, qui est lié à Vito Nicastri, qui côtoie les mafieux. Je crois que la ligue doit prendre ses distances de ce monsieur. Pour l’affaire Siri, nous avons fait ce qui était nécessaire en lui retirant la délégation aux Travaux et Infrastructures. Je ne comprends pas cet attachement au pouvoir. Nous lui avons demandé un pas en arrière. Qu’il continue à faire le sénateur. Où est la cohérence ? Certes, Conte devrait le pousser à démissionner. Et il le fera, j’en suis sûr’’ ».
ANALYSE La Repubblica S. Folli « Pourquoi Siri finira par démissionner » : « Plusieurs représentants de la Ligue souhaiteraient la démission de Siri afin de ne pas être contraints à jouer en défense dans les prochaines semaines de campagne électorale. D’où le geste assez probable d’un pas en arrière d’A. Siri après l’entrevue avec le Président du Conseil - prévue pour le début de la semaine prochaine. Cela ne freinera pas la course électorale de la Ligue ni ne résoudra d’un coup la perte de vitesse des 5 Etoiles. Cela servira néanmoins à marquer de manière plus nette la fracture qui sépare désormais les deux leaders de gouvernement, sur les décombres d’un contrat qui aurait dû durer une législature mais qui aura à peine un an ».
ARTICLE La Stampa, E. Bonini, « Bruxelles renvoie à l’expéditeur la lettre du gouvernement sur les migrants : ‘’l’obstacle n’est pas la Commission mais les Etats-membres » : « La Commission européenne répond que ce n’est pas elle ‘’qui fait obstacle au juste équilibre entre solidarité et responsabilité dans la gestion des migrants’’, et que la lettre italienne devrait plutôt être adressée ‘’aux Etats-membres’’ ».
ARTICLE Corriere della Sera F. Caccia « 20 mille rapatriements de moins en trois ans » : « Au ministère de l’Intérieur, Matteo Salvini confirme les nouvelles estimations : 90 mille migrants irréguliers, soit un chiffre bien moins préoccupant par rapport aux 500 mille que lui-même avait annoncé en campagne électorale et qu’il avait fait insérer dans le contrat de gouvernement, comme le lui rappellent les 5 Etoiles. L’estimation, selon le ministère de l’Intérieur, s’expliquait par la tendance des débarquements au moment où les ‘’ports étaient ouverts’’. En 2018, il y a eu 7 981 rapatriements. Restent aussi les ‘invisibles’’, ceux qui sont expulsés mais dont on perd les traces. La porte-parole de la Commission européenne a évoqué les mouvements secondaires, rappelant les recommandations faites par le passé à l’Italie. Le problème principal est celui de trouver un accord avec les pays de provenance. L’accord le plus efficace, à ce stade, est celui avec la Tunisie ».
ARTICLE Corriere della Sera F. Fubini « La fuite des jeunes et la nouvelle peur » : « Selon le dernier sondage, pour deux Italiens sur trois, la fuite des jeunes à l’étranger est une menace aussi inquiétante que celle des migrants. La politique, le gouvernement et les oppositions ne semblent pas pour autant tenir compte de ces nouvelles craintes. C’est comme si les électeurs en Italie tentaient de dire à leur représentants politiques que les lignes de fracture ne sont pas celles entre souverainistes et libéraux. 52% des Italiens estiment nécessaires des mesures empêchant leurs jeunes concitoyens à quitter l’Italie pour de longues périodes. Selon l’ISTAT, entre 2008 et 2017, 738 000 Italiens auraient émigré ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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